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mercredi 6 déc 2023
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Quel impact du changement climatique sur le massif des Vosges ?

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Jean-Michaël_Choserot_Changement_Climatique_Vosges

L’emblématique sapin des Vosges est impacté par le changement climatique.

Le réchauffement dû à un changement climatique est un sujet qui est aujourd’hui omniprésent dans l’actualité. Mais quel serait son impact sur le massif des Vosges ? Jean-Michaël Choserot, naturaliste de métier et membre de la Société Philomatique Vosgienne, nous apporte quelques éléments de réponse.

Une profonde modification de la végétation et la flore

Si la tendance du réchauffement des températures se poursuit dans les années à venir, la physionomie des Vosges seraient profondément changée. Et selon Jean-Michaël Choserot, pas besoin de se projeter dans un futur lointain pour constater les effets du changement climatique.

« Le pin des tourbières est d’ores et déjà en train de disparaître. A terme, le sapin des Vosges est également condamné si le réchauffement continue dans les années à venir. La faute à des parasites venus du Sud, qui montent progressivement vers le Nord et se multiplient… le froid ne faisant plus office de barrière pour les arrêter. Ce qui est très négatif pour la flore et la végétation du massif, en particulier les résineux. »

Des résineux qui laisseraient leur place à des feuillus, comme des chênes. « Les Vosges ont déjà connu une période chaude par le passé, donc la physionomie du massif a déjà changé auparavant » précise Jean-Michaël Choserot. Quant à la gentiane ou la droséra, ces plantes semblent tenir le coup selon le naturaliste, « mais jusqu’à quand ? »

Alors que faire face à cette situation ? « Le mieux selon moi serait de laisser la végétation évoluer naturellement, car la nature est une symbiose. Importer dans les Vosges des essences d’arbres originaires d’Afrique ou d’Asie, comme le cèdre, chamboulerait cette symbiose. Je pense qu’il n’est jamais bon de jouer aux apprentis sorciers » estime Jean-Michaël Choserot.

La faune inégalement touchée

Toujours selon le naturaliste, les différentes espèces animales peuplant les Vosges seront elles aussi impactées par le réchauffement climatique, mais de manière inégale. Le grand tétras, déjà rare aujourd’hui, pourrait être voué à disparaître du massif. La faute à des printemps et hivers plus humides. Des hivers moins froids et secs qu’auparavant, contre lesquels l’oiseau était bien préparé. « Une fois mouillé, son plumage met beaucoup de temps à sécher, d’autant plus si le temps reste humide. Ce qui peut déclencher des maladies, sachant que les couvées ne tiennent pas avec les printemps pluvieux. »

Mais le grand coq de bruyère emblématique du massif des Vosges ne serait pas le seul touché par une montée du thermomètre. « Un certain nombre d’espèces vivants dans les tourbières, dont des insectes, seraient également impactées. Tout comme la chevêchette d’Europe (NDLR : une petite chouette de montagne) ainsi que des espèces de chauve-souris et de reptiles. Les reptiles vivipares risquent notamment de migrer plus au Nord. »

Le réchauffement climatique n’épargnera donc pas le massif des Vosges, qui pourrait se voir durablement transformé dans les années et décennies à venir.

J.J.

[caption id="attachment_156435" align="aligncenter" width="960"]Jean-Michaël_Choserot_Changement_Climatique_Vosges L'emblématique sapin des Vosges est impacté par le changement climatique.[/caption]

Le réchauffement dû à un changement climatique est un sujet qui est aujourd'hui omniprésent dans l'actualité. Mais quel serait son impact sur le massif des Vosges ? Jean-Michaël Choserot, naturaliste de métier et membre de la Société Philomatique Vosgienne, nous apporte quelques éléments de réponse.

Une profonde modification de la végétation et la flore

Si la tendance du réchauffement des températures se poursuit dans les années à venir, la physionomie des Vosges seraient profondément changée. Et selon Jean-Michaël Choserot, pas besoin de se projeter dans un futur lointain pour constater les effets du changement climatique. "Le pin des tourbières est d'ores et déjà en train de disparaître. A terme, le sapin des Vosges est également condamné si le réchauffement continue dans les années à venir. La faute à des parasites venus du Sud, qui montent progressivement vers le Nord et se multiplient... le froid ne faisant plus office de barrière pour les arrêter. Ce qui est très négatif pour la flore et la végétation du massif, en particulier les résineux." Des résineux qui laisseraient leur place à des feuillus, comme des chênes. "Les Vosges ont déjà connu une période chaude par le passé, donc la physionomie du massif a déjà changé auparavant" précise Jean-Michaël Choserot. Quant à la gentiane ou la droséra, ces plantes semblent tenir le coup selon le naturaliste, "mais jusqu'à quand ?" Alors que faire face à cette situation ? "Le mieux selon moi serait de laisser la végétation évoluer naturellement, car la nature est une symbiose. Importer dans les Vosges des essences d'arbres originaires d'Afrique ou d'Asie, comme le cèdre, chamboulerait cette symbiose. Je pense qu'il n'est jamais bon de jouer aux apprentis sorciers" estime Jean-Michaël Choserot.

La faune inégalement touchée

Toujours selon le naturaliste, les différentes espèces animales peuplant les Vosges seront elles aussi impactées par le réchauffement climatique, mais de manière inégale. Le grand tétras, déjà rare aujourd'hui, pourrait être voué à disparaître du massif. La faute à des printemps et hivers plus humides. Des hivers moins froids et secs qu'auparavant, contre lesquels l'oiseau était bien préparé. "Une fois mouillé, son plumage met beaucoup de temps à sécher, d'autant plus si le temps reste humide. Ce qui peut déclencher des maladies, sachant que les couvées ne tiennent pas avec les printemps pluvieux." Mais le grand coq de bruyère emblématique du massif des Vosges ne serait pas le seul touché par une montée du thermomètre. "Un certain nombre d'espèces vivants dans les tourbières, dont des insectes, seraient également impactées. Tout comme la chevêchette d'Europe (NDLR : une petite chouette de montagne) ainsi que des espèces de chauve-souris et de reptiles. Les reptiles vivipares risquent notamment de migrer plus au Nord." Le réchauffement climatique n'épargnera donc pas le massif des Vosges, qui pourrait se voir durablement transformé dans les années et décennies à venir. J.J.



2 réactions sur “Quel impact du changement climatique sur le massif des Vosges ?

  1. christian TISSERANT

    Ne pas oublier que c est l homme qui est responsable de ce qui arrive sur le massif vosgien, car c est lui qui a amené (la culture de l épicéa) ceci à des fins de RENTABILITE!! l épicea contrairement au sapin a des racines couvrantes , ce qui ne lui permet pas de survivre en cas de sécheresse, de plus il acidifie énormément les sols , interdisant toute vie ! plus de vie dans les hagis!!!plus de »pacots », plus de truites dans nos riviéres de montagne, De plus pendant des années systématiquement l ONF faisait couper tout ce qu était feuillus ex ; les 3 variétés de platanes ont quasiment disparu du massif !!ceux ci par leurs feuilles amenaient de l humus et de l humidité ,donc de la vie dans nos sous bois!! il faut laisser la nature reprendre ces droits en laissant les arbres originaires du massif des vosges revenir!! feuillus:chéne , hétre , platanes, sorbier et sapin en mélange!!(surtout éradiquer l épicea!)!un grand danger nous guette car si cet été est aussi sec qu en 2019 gare aux énormes feux de forêt occasionné par ces épiceas malades

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  2. camille

    Fichtre ! Il est étonnant que nos amis chasseurs, grands défenseurs de la nature comme tout le monde le sait, n’aient pas alerté davantage sur ces problèmes de l’écosystème perturbé par l’homme.

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