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samedi 3 juin 2023
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Aux origines du 1er mai

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Muguet

(Photographie Jean-Michaël Choserot)

Le jour du 1er mai est aujourd’hui synonyme de fêtes du travail et du muguet. Mais quelles sont les origines du 1er mai, l’un des 11 jours fériés du calendrier français ? Réponse avec Jean-Michaël Choserot, président de l’association naturaliste et historienne BERIAN.

« Cette célébration était à l’origine une fête païenne, qui se déroulait dans la nuit du 30 avril au 1er mai. Elle répondait au nom de Beltaine chez les Celtes, Walpurgis chez les peuples germaniques, ou encore les Floralies chez les Romains et Gallo-romains. C’était une fête printanière, qui faisait suite à la fête d’Ostara. »

Jean-Michaël Choserot explique que chez les Celtes, « Beltaine » a pour signification littérale « Les Feux de Bel ». Bel – ou Belenos – étant le dieu celte du feu solaire. « Le feu est à la fois une énergie de destruction et de transformation. C’est le feu qui réchauffe, permet la vie, fertilise le sol et éclaire l’obscurité. La veille au soir, on éteignait tous les feux. Puis, quand le soleil se levait, on allumait des feux sur les collines ou à côté des arbres sacrés, afin d’accueillir l’été et le renouveau de la vie. » Dans les Vosges, en l’honneur du dieu Belenos, des feux étaient allumés sur les sommets des montagnes. D’où découlerait le nom « Ballons des Vosges ».

Le président de l’association BERIAN précise également que le mois de mai est considéré comme le « mois des fées ». Dans le Val de Galilée, en Déodatie, le culte des fées était ainsi vivace jusqu’au XIXe siècle. « On dit qu’elles gardaient les futurs bébés au cœur de la montagne d’Ormont avant de les offrir à une future mère. On dit également que marcher sur du millepertuis en ce jour pouvait nous projeter au pays des fées. »

Jean-Michaël Choserot évoque également le « Mây lorrain », le nom que portait autrefois en Lorraine le 1er mai, jour qui n’a pas toujours été un jour férié et qui était alors célébré le dimanche le plus proche. « Dans les villages, la tradition, qui persiste encore parfois un peu aujourd’hui, était pour les jeunes hommes d’accrocher anonymement pendant la nuit des branches – des mais – sur les portes, mais aussi parfois sur la fenêtre la plus proche de la chambre à coucher d’une demoiselle. Certains farceurs en accrochaient parfois aux maisons de vieilles filles. Chaque branche avait sa signification, et bien entendu plus le bois est rare et précieux, plus on montre son estime pour la bien-aimée. Ainsi au réveil, les demoiselles laissaient accrochés les mais toute la journée en triomphe… ou au contraire elles avaient tôt fait de les retirer ! »

Pour en savoir plus sur les origines de la fête du 1er mai, Jean-Michaël Choserot animera une soirée découverte ce vendredi soir, à partir de 20h30, à l’Auberge de la Cholotte des Rouges-Eaux. Toutes les informations sur cette soirée sont à retrouver dans notre précédent article.

Pour contacter BERIAN : 07-67-87-00-43 ou berian.association@hotmail.com. Retrouvez l’association sur ses réseaux : berian.jimdosite.com, berianasso.wordpress.com et sur sa page Facebook.

J.J.

[caption id="attachment_182502" align="aligncenter" width="595"]Muguet (Photographie Jean-Michaël Choserot)[/caption]

Le jour du 1er mai est aujourd'hui synonyme de fêtes du travail et du muguet. Mais quelles sont les origines du 1er mai, l'un des 11 jours fériés du calendrier français ? Réponse avec Jean-Michaël Choserot, président de l'association naturaliste et historienne BERIAN.

« Cette célébration était à l'origine une fête païenne, qui se déroulait dans la nuit du 30 avril au 1er mai. Elle répondait au nom de Beltaine chez les Celtes, Walpurgis chez les peuples germaniques, ou encore les Floralies chez les Romains et Gallo-romains. C'était une fête printanière, qui faisait suite à la fête d'Ostara. » Jean-Michaël Choserot explique que chez les Celtes, « Beltaine » a pour signification littérale « Les Feux de Bel ». Bel – ou Belenos – étant le dieu celte du feu solaire. « Le feu est à la fois une énergie de destruction et de transformation. C'est le feu qui réchauffe, permet la vie, fertilise le sol et éclaire l'obscurité. La veille au soir, on éteignait tous les feux. Puis, quand le soleil se levait, on allumait des feux sur les collines ou à côté des arbres sacrés, afin d'accueillir l'été et le renouveau de la vie. » Dans les Vosges, en l'honneur du dieu Belenos, des feux étaient allumés sur les sommets des montagnes. D'où découlerait le nom « Ballons des Vosges ». Le président de l'association BERIAN précise également que le mois de mai est considéré comme le « mois des fées ». Dans le Val de Galilée, en Déodatie, le culte des fées était ainsi vivace jusqu'au XIXe siècle. « On dit qu'elles gardaient les futurs bébés au cœur de la montagne d'Ormont avant de les offrir à une future mère. On dit également que marcher sur du millepertuis en ce jour pouvait nous projeter au pays des fées. » Jean-Michaël Choserot évoque également le « Mây lorrain », le nom que portait autrefois en Lorraine le 1er mai, jour qui n'a pas toujours été un jour férié et qui était alors célébré le dimanche le plus proche. « Dans les villages, la tradition, qui persiste encore parfois un peu aujourd'hui, était pour les jeunes hommes d'accrocher anonymement pendant la nuit des branches – des mais – sur les portes, mais aussi parfois sur la fenêtre la plus proche de la chambre à coucher d'une demoiselle. Certains farceurs en accrochaient parfois aux maisons de vieilles filles. Chaque branche avait sa signification, et bien entendu plus le bois est rare et précieux, plus on montre son estime pour la bien-aimée. Ainsi au réveil, les demoiselles laissaient accrochés les mais toute la journée en triomphe... ou au contraire elles avaient tôt fait de les retirer ! » Pour en savoir plus sur les origines de la fête du 1er mai, Jean-Michaël Choserot animera une soirée découverte ce vendredi soir, à partir de 20h30, à l'Auberge de la Cholotte des Rouges-Eaux. Toutes les informations sur cette soirée sont à retrouver dans notre précédent article. Pour contacter BERIAN : 07-67-87-00-43 ou berian.association@hotmail.com. Retrouvez l’association sur ses réseaux : berian.jimdosite.com, berianasso.wordpress.com et sur sa page Facebook. J.J.



Une réaction sur “Aux origines du 1er mai

  1. Traderidera

    Qu’il y ait une fête païenne le 1er mai, OK. Qu’il y ait un rapport avec le muguet OK. Mais la « fête » des travailleurs n’a rien à voir avec tout ça. A moins qu’on ait programmé volontairement la répression préalable au massacre de Hay Market ce jour-là? La manif qui a eu lieu ce jour là, a eu lieu pour des raisons politiques et techniques, dont certaines sont des survivances féodales qu’on pourrait, dans une certaine limite relier à la fête païenne. Donc là on est déjà dans du rapport lointain. Mais dans la mesure où le choix de fixer la journée internationale des travailleuses et des travailleurs ce jour-là n’est pas issu de la date même mais de la commémoration du massacre, à moins de considérer que les polices de Chicago, puis l’armée française à Fourmies, ont délibérément choisi une date symbolique pour leur répression, ça n’a aucun sens de les rapprocher, y compris sous la pseudo justification d’une « fête du peuple ». Maintenant rapprocher ça du muguet, là c’est dégueulasse, car le muguet est opposé historiquement à ces manifs ud 1er mai. Si aujourd’hui plus personne ne fait la différence, c’est Pétain qui a chassé le rouge de l’églantine de France pour mettre une fleur royaliste. Je questionne donc sérieusement ces raccourcis qui vont dans le sens d’une confusion contre nature des choses… sous prétexte de rétablir une vérité historique.

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